Itinéraire en pays Basque

Itinéraire en pays Basque

Sur la côte nord de l’Espagne, le pays Basque espagnol est dans la partie est, entre San Sebastian et Bilbao
Nous sommes allés à San Sébastian, à Getaria, à Zumaia, à Mutriku, à Leikito, à Plentzia puis à Bilbao

« Je trouve que l’on commence à s’organiser, après 1 mois et demi de navigation » me dit Benoit.

Petit à petit nous naviguons en mode voyage et non plus en mode vacances. Les vacances ce sont des espaces temps que nous préparons pour ne plus avoir à nous occuper de mails, de santé, de factures, de réparation ou d’entretien de véhicule. C’est un laps de temps que l’on souhaite libéré des contraintes de la vie courante, où on se focalise sur la détente, le plaisir, le sport, la lecture, la famille, les amis… chacun ses choix et ses priorités.

Naviguer en mode voyage, c’est intégrer la gestion courante et prendre son temps.

On trouve nos points de repère, la routine du matin/ petit déjeuner, vaisselle, météo, décisions, café.

Nos points de repère passent aussi par le rangement, pour un accès rapide par tout temps,  chaque objet doit avoir sa place. Le bateau est un espace restreint, il faut pouvoir se libérer la têtes de devoir chercher sans cesse un objet qui n’a pas trouvé sa place. Et puis quelques fois mystère des objets disparaissent, sans que l’on comprenne pourquoi ni comment. C’est comme les chaussettes !

Notre mode de vie est de moins en moins enfermé dans les contraintes. On commence à s’éloigner de la France et l’on commence vraiment à être dans le voyage, on perd nos attaches et nos points de repères. On s’éloigne des contraintes que l’on se met à soi-même du fait de nos représentations de ce qu’il convient ou non quant aux obligations sociales liées à notre culture. Avant c’était de la navigation maintenant commence le voyage. Dans la navigation on reste dans la programmation, dans nos liens temporels et sociaux. Dans le voyage on est plus ouvert aux surprises, on est de passage, on ne se sent pas liés par les obligations sociales du pays visité même si on cherche à les respecter. Les gens des pays visités sont très souvent plus indulgents avec des étrangers comme nous.

En même temps, nous ne sommes pas dupes, les liens avec la société sont bien présents.

Nous pouvons naviguer parce que nous avons pu économiser pour acheter un bateau (à contrario je pense que l’on peut obtenir un bateau presque gratuitement en s’adressant aux propriétaires qui ne les utilisent plus). Nous pouvons naviguer parce que la société nous fournit une retraite mensuelle (nous bénéficions d’une organisation sociale, solidarité inter générationnelle, à défendre !). Nous pouvons naviguer sans trop de frais parce que nous avons accumulé les compétences (enfin surtout Benoit) qui nous permettent d’éviter d’endommager et de tout réparer nous-même (électricité, informatique, plomberie, météo, navigation, soudure, mécanique, couture…). Nous pouvons naviguer sans trop de frais parce que nous privilégieons systématiquement les mouillages (frais de port évités : 40 euros la nuit soit 1200 par mois).

 Le bateau est le support de notre voyage, il nous permet les déplacements d’un lieu à un autre, il est notre chez nous, notre point de repère intangible. Nous avons une expérience ensemble, nous cherchons à le faire avancer au mieux, nous l’entretenons, nous l’améliorons. Le bateau est à la fois notre maison et notre véhicule, ce qui est aussi le cas pour ceux qui voyagent en camping-cars mais nous n’en avons pas l’expérience. S’ajoute cependant un autre élément fondamental et déterminant tous les autres ; c’est le milieu dans lequel on évolue, grâce auquel on peut ou non se déplacer : la mer et la météo. Le milieu impose sa loi, la prévision météo puis la réalité des conditions de navigation détermine le bien-être de l’équipage et en conséquence le choix des trajets, destinations et lieux de repos.

Jusqu’alors nous avons dû la plupart du temps nous arrêter dans des ports, ce qui n’est pas notre pratique habituelle. En Bretagne ou en méditerranée nous n’allions que très rarement dans un port, seulement pour refaire le plein d’eau et pour accéder aux douches, pour refaire des provisions, soit environ une fois tous les 8 jours.

Le bateau c’est aussi un lieu de gestion de l’énergie disponible. L’énergie provient de différentes sources : le solaire, le vent et le pétrole. Nous privilégieons en premier lieu le solaire, pour alimenter les ordinateurs, l’instrumentation électroniques, les téléphones, le réfrigérateur. Nous privilégieons en premier lieu le vent pour se déplacer. Mais lorsque le vent n’est pas favorable, selon les cas de figure : on reporte le départ, on tire de bords ou on patiente. Dans certains cas on utilise le moteur : lors des entrées et sorties de port, c’est systématique.

L’énergie est un point important à gérer, il faut toujours en avoir et pour ne pas en manquer on doit veiller à ne pas trop consommer. Nous avons toujours un œil sur la charge des batteries. Et il faut parfois choisir entre alimenter le frigo ou les ordinateurs. Il y a une hiérarchie des priorités : 1 le moteur – 2 l’instrumentation et l’informatique – 3 le réfrigérateur – 4 les téléphones.

De même il faut gérer les ressources – en eau et gaz. Ne plus avoir l’un ou l’autre devient vite catastrophique. Donc l’eau douce est réservée en 1 er lieu à la consommation (cuisine) – 2 en très petite quantité pour la toilette (lavage des mains et des dents).

Il n’est pas toujours aisé de se procurer des bouteilles de gaz (les marques diffèrent selon les pays, peu de magasins vendent du gaz). Pour économiser le gaz, nous ne cuisinons pas de gâteaux et utilisons très peu le four.

 Nous nous lavons les mains aussi souvent qu’à terre mais nos pratiques sont plus économes donc plus efficaces pour je pense un bon résultat en terme d’hygiène. Se laver les mains sobrement : 1 humidifier les mains (une cuillère à soupe d’eau maximum) 2 utiliser une goutte de savon liquide, pas plus (le savon en morceau en bateau est une vrai galère, il saute avec les vagues et rend le plancher glissant, on évite !!) 3 frotter les mains comme indiqué sur les panneaux Covid 4 rincer au robinet avec un tout petit filet d’eau (le plus petit des flux possible), un demi verre devrait suffire ! Dans certains cas (sang de poisson, sable etc…), il peut être intéressant au préalable de se laver les mains à l’eau de mer (pompe à pied et arrivée d’eau dans l’évier). La sobriété qui est de mise, c’est la règle du jeu, n’engendre pas de frustrations, bien au contraire.

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